
Partons, chers visiteurs, à la rencontre d’Albert Camus
Quittons le Chambon-sur-Lignon par la D151, par le hameau de la Bourghea et traversons ensemble le petit pont sur la Ligne où Camus prenait plaisir en bleu de travail à taquiner la truite. A Moulin, tournons à droite. S’ouvre à nous ce chemin bordé de hêtres centenaires jusqu’au domaine de Panelier dont les murs restaurés, la tour le portail à créneaux ont fort belle allure !
Camus arrive à la fin de l’été 1942 à la pension du Panelier au Mazet-Saint-Voy que tient Sarah Oettly, une parente de sa femme Francine. Atteint de tuberculose en 1931, Francine lui conseille l’air frais et pur de moyenne montagne afin d’échapper à « la fournaise » d’Oran.
« Je t’écris un mot seulement pour te donner de mes nouvelles et mon adresse. Nous avons atterri en pleine montagne dans une ferme fortifiée isolée, ici bon ravitaillement, beaucoup d’arbres »
31-08-1942. Albert Camus à Emmanuel Roblès, un ami écrivain qui vit en Algérie.
Août 1942 :« Avant le lever du soleil, au-dessus des hautes collines, les sapins ne se distinguent pas des ondulations qui les soutiennent… Sur le fond à peine décoloré du ciel, on dirait une armée de sauvages empennés surgissant de derrière la colline. A mesure que le soleil monte et que le ciel s’éclaire, les sapins grandissent et l’armée barbare semble progresser… Puis, quand le soleil est assez haut, il éclaire d’un coup les sapins qui dévalent le flanc des montagnes ». Carnets II